LA LITTERATURE FEMININE D’EXPRESSION FRANÇAISE

Publié le par lifim2011

femme qui ecrit

 

Parler d’une littérature féminine est une confrontation à la problématique d’une définition de celle-ci. Ne faut-il pas parler de littérature masculine en contrepartie ? Ou n’est ce qu’une catégorisation qui diminue la valeur d’une écriture menée par la gent féminine ? Si cette catégorisation est possible, pourquoi ne parle-t-on pas d’une peinture ou d’un cinéma féminin ? 

Depuis des siècles, le rapport entre les deux sexes représente un des problèmes majeurs dans la plupart des sociétés. Ceci se reflètent aussi sur la littérature en générale qui au début était purement masculine. L’adjonction de «  féminine » au groupe nominal est une différentiation du sexe de l’auteur au premier plan et non du contenu, ce qui est déjà une distinction du genre et de parallélisme à celle masculine. Ceci n’empêche pas de parler d’une empreinte qui caractérise l’écriture féminine et qui est difficile à cerner.

La littérature maghrébine d’expression française est apparue d’abord par ses plumes masculines. La plupart des écrits donnés ou analysés dans le monde entier sont presque toujours masculins, mais cela n’empêche pas et malgré les obstacles et les entraves, la forte existence d’une écriture féminine maghrébine d’expression  française très riche par ses sujets et thèmes.

L’existence d’une littérature féminine a été soulevée plusieurs fois, surtout que la femme a été toujours présente dans les romans des voix masculines. Les écrits des romancières avait pour but la recherche d’un potentiel de parler en direct, de s’exprimer au-delà du silence et d’affirmer leur identité ; plutôt que la recherche d’un luxe telle est la vision de notre environnement culturel, ni de combattre l’élitisme masculin.

Exclues de la parole dans la société maghrébine et marocaine traditionnelle, les femmes sortent de leur mutisme et se libèrent en donnant naissance à une expression féminine sous le signe d'une conquête identitaire. Ainsi, la Littérature Féminine est un phénomène récent où les auteures expriment le désir de prendre la parole et d’extérioriser leurs idées et leurs souffrances internes, l’envi de se libérer de l’exclusion sociale et crier l’existence souvent marginalisée par une distinction entre les sexes.

Issues de l’Algérie, Maroc et Tunisie les écrivaines ne se sont bien imposées qu’à partir des années quatre-vingt. C’est l’exemple de la sociologue Fatima MERNISSI qui va prendre l’initiative pour devenir encore une femme de lettre et écrire plusieurs romans citons : Chahrazade n’est pas marocaine (1988) ; Rêves de femmes (1994) ; Etes-vous vacciné contre le Harem ? (1997)

L’écriture féminine au Maroc est réalisée par une tranche très variable d’écrivaines issues des différentes classes sociales et ayant reçu des formations différentes, le point commun entre elles se trouvent dans l’écriture littéraire que ce soit autobiographique, fictive ou engagée. Cela encore est un enrichissement et non une différenciation.

L’écriture est une voix réelle, une parole vivante pour déclarer, réagir, dénoncer ou s’interroger. Pour la femme l’écriture compte beaucoup plus puisque c’est le seul moyen de s’extérioriser et de se libérer de toutes entraves sans peur ni contrôle.

Pour certaines écrivaines, l’écriture sert de voile permettant ainsi de s’exprimer plus librement et cela en utilisant des pseudonymes, ou au contraire sert pour se dévoiler et permet de dire ce qu’on ne peut pas dire directement. Pour d’autres, elles écrivent parce qu’elles aiment l’écriture. Ainsi que pour d’autres, l’écriture n’est que le produit d’une situation ou pour parler d’un évènement particulier. Toutefois, la motivation émane pour des unes du besoin d’écrire et de parler de soi même.

Entre imaginaire et réalité, les romancières marocaines et maghrébines ont essayé d’imposer leurs noms parmi les gens de la littérature. Les sujets de l’écriture étaient dans un but de quête d’identité propre, et une recherche d’un sens plus clair des issues sociales, politiques et sexuelles auxquelles les femmes de la société sont confrontées, et ce à travers des récits autobiographiques ou semi-autobiographiques, ou à travers des protagonistes féminins. Puis après l’atteinte d’une certaine maturité de vision en ce qu’elles montrent que la liberté de soi réalisée ne peut être séparée du contexte social et bien entendue des implications politiques qui en résultent.

La multiplicité des thèmes est due premièrement, à leur féminité qui a été, pour elle seule, capable de développer des thèmes nouveaux pour le lecteur, et une source d’innovation pour la romancière. Mais la volonté et la motivation qui les ont poussées à écrire, ont donné à l’écriture féminine des caractéristiques propres au genre féminin, puisqu’elles s’inspirent de leurs réalités auxquelles elles ajoutent de la fiction pour décrire leurs souffrances, rêves, et leurs êtres en général.

Deuxièmement, comme pour leurs confrères masculins, l’écrivaine a voulu dénoncer explicitement la condition de la femme, elles seules sont capables de rendre compte de ce qu’elles vivent vu leur appartenance au même sexe : Le mépris de la société et de la famille, ce mépris qui a dépassé l’homme pour atteindre la femme : Le matriarcat, ce pouvoir qui se délègue à la femme suivant l’évolution de son âge, est un sujet parmi plusieurs qu’a essayé de révéler nos écrivaines.

L’écriture féminine est né dans une société où la femme est dépourvue de toute liberté, elle subit encore une humiliation, une violence physique psychologique et sociologique. Alors elle a essayé de marquer son nom et une identité propre à elle dans des œuvres d’or et d’art pour sortir d’un silence installé depuis longtemps.


                                                Meryem LABRABICHE

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